ARTILLERO : chanté à l’occasion de l’ouverture de la Grande Semaine des fêtes de Donostia. Donostiko aste nagusiaren hasieran kantatzen dena.
** Commentaire : quelle est donc la mèche que l’artificier doit allumer : sans doute celle des suziri, ces petites fusées à longue queue, compagnes de toutes les fêtes publiques ou privées, maintenant interdites, qui faisaient la joie de chacun dans tout le voisinage jusque dans les années 60, à l'occasion, entre autre, des mariages.
** Bertsoak
-- 1) Artillero ! dale fuego,
ezkontzen zaigula pastelero.
Eta zoinekin ? Eta norekin ?
Praxku mozkorraren alabakin
-- 2) Artillero ! dale fuego,
ezkontzen zaigula pastelero.
Eta zoinekin ? Eta norekin ?
Orpo zikinaren alabakin.
-- 3) Orpo zikin, gona luze,
atzeko-aldeko erregidore.
Jotzen zioten tarrapatakan,
zergatik neskatxa zarata zan.
-- 4) Orpo zikin, gona luze,
kaleko lohiaren errigidore.
Deitzen zioten “zarra zan zan zan”,
zergatik neskatxa zatarra zan.
** Interprétation:
-- 1) Artificier, allume la mèche, car le patissier se marie.
Mais avec qui ? Avec laquelle ?
Avec la fille de Praxku le soulard.
-- 2) Artificier, allume la mèche, car le patissier se marie.
Mais avec qui ? Avec laquelle ?
Avec la fille de “Pied sale”.
-- 3) Pieds sales, longue robe, controleur des postérieurs.
On lui faisait un grand tumulte car cette fille aimait la pagaille.
-- 4) Pieds sales, longue robe, régisseur des déchets de la rue.
On la surnommait “zarra zan, zan-zan” car cette fille était laide et sale.
** Hiztegi / lexique :
Artillero = artificier
Dale fuego = mets y le feu
Suziri = petite fusée-pétard ou d'artifice qui montait droit au ciel en siflant rageusement grâce à une longue queue en tige de roseau-massette, dite cohete en castillan, et que nous appelions fuete. Elles s'achetaient en bentta avant leur interdiction administrative
Orpo = talon (ici : pied)
Atzeko aldea = la partie arrière (ici : postérieur)
Erregidore, errigidore = régisseur, controleur, administrateur
Zarata = bruit, hurlement (ici : pagaille)
Lohia = boue, vase (ici : déchet)
Zarra = 1 vieille (?) zaharra, 2 méchante (?) tzarra
Zan = (elle) était
Zatar, zatarra = 1 chiffon, 2 vilain, de peu d’allure (ici : laide, sale)
ARRANO BELTZA : l'Aigle noir, ou comment on se fait "......." (prendre) par crédulité, et absence de ce réalisme dont nos adversaires, eux, n'ont jamais manqué, pas plus que de fourberie !
1200, 1332, 1379, 1512, 1609, 1789, 1794, 1839, 1876, 1931, 1937, …
Que pour le moins, il lui fende la tronche !
AITOREN HIZKUNTZA: la langue de nos ancêtres; les couplets qui suivent sont une profession de foi, d'extase presque ! il faut dire que lorsque, par exemple, on considère la conjugaison du verbe en euskara, et mis à part les irrégularités cumulées au cours des millénaires, sa rigueur en même temps que sa complexité portent à se demander si l'ordinateur est véritablement une invention récente !!
** Bertsoak
-- 1) Aitoren hizkuntz’ za’rra na’i dugu zabaldu,
munduaren aurrean gizonki azaldu.
Baldin gure zainetan odolik badugu
euskaldunok euskaraz hitz egin be’ar degu.
-- 2) Zein hizkuntza ederra euskara gurea,
inun ez dut aurkitzen beste bat hobea,
usai' gozodun hizkuntz’ txukun ta argia,
biraorikan ez duen hizketa garbia.
-- 3) Goratu dezagun, bai, euskara laztana,
gure asabengandik ikasi genuena,
pozgarrizko hizkuntza maitatzen duguna,
bihotz nahigabetua sendatzen diguna.
-- 4) Etsaiak aurka dabiltz’ euskararengatik,
l’hen, orain eta beti guztiz aspalditik,
lurperatu na’irik antzin’-antzinatik;
ez dute hori lortuko inongo aldetik.
-- 5) Amatxok erran zidan, heriotz aurrean :
"agur semetxo laztan, laster naiz lurpean,"
"euskaraz otoitz egin neure lur-gainean,"
"euskara entzun nahi dut nik zorionean"
-- 6) Gora euskara maitea, zoragarriena,
euskaldunon artean maitagarriena,
munduan sortu zenik hizkuntza za’rrena.
Gora ta gora euskara, bai ta euskalduna.
Gora ta gora euskara, bai ta euskalduna !
** Interprétation
-- 1) Nous voulons répandre sur le monde la vieille langue de nos ancêtres, le sang qui coule dans nos veines nous pousse à parler l'euskara
-- 2) Quelle belle langue que notre euskara! Je n'en connais pas qui lui soit supérieure, langue agréable à l’usage, claire et nette, langue propre et sans détours.
-- 3) Exaltons donc l'euskara bien aimé, appris de nos ancêtres, langue plaisante que nous choyons, qui apaise notre cœur affligé.
-- 4) Nos ennemis nous affrontent à cause de l'euskara, hier, aujourd'hui, toujours, depuis très longtemps, voulant de tout temps le détruire. Ils n'y parviendront en aucune façon.
-- 5) Maman me déclara, à l'article de la mort : "je te quitte fils (fiston) chéri, je suis bientôt sous terre. Priez en euskara dessus ma sépulture, je veux pouvoir l'entendre de ma béatitude.
-- 6) Vive l'euskara, très cher et admirable, le favori parmi les basques, plus ancienne des langues du monde. Vive notre Euskara et vivent ceux qui le parlent!
** Hiztegi / lexique
Aitoren = de Aitor (nom symbolique de l'ancêtre légendaire des origines); c'est le seul cas ou l'on ne déclinera pas "Aitorren", comme il eut fallu avec deux "r", Aitoren étant devenu l'exception qui confirme la régle pour tout ce qui touche à Aitor et qu'on qualifie à partir de son nom pour signifier une aristocratie : aitoren seme (fils de Aitor), aitoren hizkuntza ( langue de Aitor), ...
Asaba, asabengandik = ancêtre, de la part des ancêtres
Azaldu = présenté, exposé
Baldin = si (conditionnel)
Birao = mot grossier (!), peut-être utilisé pour détour, complication
Euskalduna = euskaraduna = celui qui possède, qui parle l'euskara
Hizkuntza, hizketa, hizkera = langue, langage, idiome, façon de s'exprimer.
Laztana = doux, carressant, cheri
Lurperatu = enterré
Poz, pozgarri = joie, réjouissant
Usai' = usage, venant de usaia. Mais aussi peut-être :
Usai' = trace, venant de usain = 1 odeur, 2 trace
Zain, zainetan = nerf ou vaisseau sanguin, dans nos veines