(à traduire)

ATHARRATZE GAZTELUKO KANTUA
OZAZE JAURGAINIAN
 
Adiera :
Xuberoko leinu kontuzkoenetarik zen Ozaze Jaurgainiako etxea, Atharratze Salakoaren heinekoa. Balirudi Jaurgaineko nagusiaren zendutzeak ahuldu duela etxe hau eta bere etxeko-anderea babesle baten beharretan dela. Tratu baten ondorioak ditugu hemen : amak etxeko alaba Maria ezkontzaz Lukuze eta Atharratzeko Jaun baroi boteretsuari agindutzen du, baina neska gaztea egoera hortaz arrangura handian dago, bertze maitale bat ja ukanez ! Kutx ala pil egiten du andere gazteak haizearen norabideari fidatuz bere hautua, eta haizea kontrako agertzen zaio!
 
Commentaire :
Ce chant ferait référence au mariage de Xarlex, baron des Salles de Luxe et de Tardetz, avec Maria de Jaurgainia de Ossas, mariage qui eut lieu en 1584
L’un des 10 podestats de Soule était le Domec Jaurgainia de Ossas. La Salle de Tardetz en était un autre. Situés à quelques kilométres de distance, ces lignages ont du avoir des relations privilégiées au cours des siècles; mais aussi peut-être des périodes de tension que des mariages “de raison” tentaient d’apaiser. Sommes-nous dans un de ces cas de figure ?
Il faudrait approfondir et mieux préciser les détails et la chronologie de cet évènement.
Il semblerait que la mère de Maria et Klara, peut-être déjà veuve du Maître de Jaurgainia, était en recherche d'un protecteur suffisament puissant pour garantir la sécurité de sa famille et de ses biens. Il s'agira du baron voisin, de Luxe et Tardetz, à qui elle promet sa fille Maria
Il y a de curieuses ruptures, et des sous-entendus, dans la relation qu’en fait la chanson.
Dans le premier couplet les “citrons” sont encore verts et on fait répondre au maître de Atharratze qu’on ne peut encore les cueillir : est-ce que le père est toujours vivant, les demoiselles sont-elles vraiment encore trop jeunes, la mère hésite-t'elle encore ? .
Du temps s’est écoulé jusqu'au deuxième couplet mais la “promise” envoie sa soeur éconduire le sieur de Atharratze, revenu semble-t’il à la “cueillette”.
Puis Klara, la soeur, est à nouveau à la peine pour reconnaître d’où vient le vent : souffle-t'il du nord (froid) ou du sud (chaud) ? S’il vient du nord, et donc souflant vers le sud et la Salle de Atharratze, qu’on fasse des salutations au baron et qu’il revienne le soir prendre le corps de la “promise” !!
Promesse de suicide ? Promesse de capitulation ? On peut prendre ou emporter un corps, mort ou vivant, de différentes façons. Les pensées de la dame semblent définitivement orientées vers le nord, comme le vent du sud, du côté du chateau voisin de Mendikota ou de celui de Maule peut-être.
Mais on semble s’être fait une raison.
Pour la mère qui en a décidé, le chagrin, les larmes, les regrets d’avoir ainsi obligé sa fille.
Pour celle-ci le désespoir : ne compare-t'elle pas sa vie future à un enterrement.
Elle se voit, vendue comme une génisse. Exilée, isolée et désocialisée en Espagne, expatriée en terre étrangère. Image qui vient accentuer celle du vent du nord, l’Espagne étant encore plus loin au sud que Atharratze, .
Ce que son père, de son vivant, n’aurait jamais permis.
 
Euskarazkoa :
 
1) Ozaze Jaurgainian bi zitroin doratü
Atarratzeko Jaunak bata du galdatü;
üken du arrapostü eztirela huntü,
hunttürik direnian batto ükenen du.
 
2) Portaliala juan zite, ahizpa maitia,
ingoiti horra düzü Atarratzeko Jauna,
otoi erran izozü ni eri nizala,
zazpi egün hoietan ohian nizala.
 
3) Klara, zuaza orai salako lehiora,
ipar ala hegua denez jakitera,
iparra baldinbada goraintzi Salari,
ene korpitzaren txerka jin dadila sarri.
 
4) Ama, juanen gira oro elkarreki,
etxerat jinen zira xangri handireki,
bihotza kargatürik, begiak bustirik,
eta zure alaba tunban ehortzirik.
 
5) Ama, saldu nauzü biga bat bezala,
bai eta desterratü, oi Espaniala,
aita bizi üken banu, ama, zü bezala
enunduzûn ezkünturen Atarratzeko Salala.
 
Interprétation :
 
Deux citrons dorés (habitent) la demeure de Ozaze et le sieur de Atharratze en a souhaité un ; il lui est répondu que n’étant pas encore mûrs, il lui faudra attendre pour l'avoir.
 
Vas jusqu’au portail, chère soeur, car le sieur de Atharratze y est probablement; dis lui de grâce que je suis malade et alité depuis sept jours.
 
Vas à la fenêtre de la pièce, Klara, voir s’il s’agit de vent du nord ou du sud; s’il s’agit du nord, mes salutations à La Salle. Qu’il vienne prendre mon corps plus tard.
 
Mère nous partirons ensemble. Vous rentrerez à la maison le coeur lourd de chagrin, larmes aux yeux d’avoir enfermé votre fille dans un caveau.
 
Vous m’avez vendue comme une génisse, oui Mère, et exilée en Espagne. Si Pére avait été vivant, comme vous l’êtes, vous n’auriez pu me marier à la Salle de Atharratze.
 
Hiztegi / lexique :
Jaurgainia, jaundegia, jauregia = demeure, maison de maître, manoir
Ingoiti, engoitik = déjà, dorénavant
Leiho = fenêtre ou volet
Ipar = nord
Hego = sud
Goraintzi = salutation que l'on transmet par quelqu'un
Sala = Salle, Lassalle, nom ou surnom d'une maison ou de son maître, noble ou infançonne en principe, et qui posséde une salle destinée à se réunir pour débattre et discuter. 
Les réunions de maîtres de maisons non nobles, en préparation des Biltzar par exemple, se tenaient souvent dans une salle du clocher de l'église du village, dédiée à cet usage
Korpitza, gorputza = le corps
Biga = génisse
 

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